Le Radar de la Foodtech #12 : Pap et Pille

FuturaGrow
9 min readJun 2, 2022

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✍🏻Article publié par Claire CAMINATI FARBER, Responsable Communication FuturaGrow & Startup Palace

On est de retour sur le blog de FuturaGrow pour vous présenter une nouvelle pépite de la foodtech. On s’intéresse aujourd’hui à …Pap et Pille (dont vous avez peut-être entendu parler suite à un passage dans l’émission Qui veut être mon associé ? sur M6 il y a quelques semaines !)

🎙Bonjour Raibed et Fatiha, ravie de vous recevoir sur le blog de FuturaGrow. Pap et Pille c’est quoi concrètement ? Pouvez-vous nous en dire plus ?

Pap et Pille est une marque fondée par Fatiha et moi, qui a pour but de démocratiser les biscuits du monde et de les rendre facilement accessibles, en une bouchée, dans tous les rayons des magasins. En gros on prend les biscuits comme les cornes de gazelles, et autres biscuits traditionnels de chaque pays, les “beijinhos” au Brésil, on va les retravailler pour qu’en une bouchée tu puisses retrouver les marqueurs du biscuit original et qu’en une bouchée, tu puisses te régaler.

🎙Quelle est la genèse de Pap et Pille, le constat de départ ?

Pap et Pille c’est avant tout une histoire d’amour. Quand Fatiha et moi on s’est rencontrés on voulait faire le tour du monde et comme je suis cuisinier et Fatiha est fan de pâtisserie avant d’être infirmière, on a toujours eu ce plaisir d’aller à la rencontre des gens, de partager et de cuisiner avec eux. Ce qui nous a permis de faire énormément de rencontres. C’est quand on est rentrés en France que Fatiha a eu l’idée de proposer des recettes du monde qu’on avait, aux gens autour de chez nous. Et c’est là que nous avons vendu notre premier carton. Un couple est venu nous demander si on pouvait créer des biscuits du monde pour leur mariage. On est donc partis d’un constat en se disant que tous les biscuits du monde étaient souvent trop gros. Quand on a vu notre fille manger un popcorn, l’idée nous est venue de créer ces biscuits en forme de billes. Ensuite tout est allé très vite. Au début, on n’a trouvé aucun fournisseur qui pouvait créer ce type de biscuits, on a donc fait de la R&D et créé nos propres machines. Malheureusement aucune banque ne nous soutenait, on a donc dû vendre notre maison pour créer notre première usine. C’était un choix compliqué mais qui s’est avéré payant et aujourd’hui on ne regrette rien. C’est un choix qui nous a porté, on n’avait pas le droit à l’échec avec une telle pression. Aujourd’hui on a réussi à être élu “innovants” dans quasiment toutes les enseignes où on est distribués : Franprix, Carrefour, Monoprix…

🎙Combien de consommateurs achètent vos produits aujourd’hui ? Et combien de distributeurs les commercialisent ?

Beaucoup… Rien que sur la vente en ligne et depuis qu’on est passés sur M6 on ne peut plus vraiment les compter, c’est absolument fou ! Au niveau de nos distributeurs on travaille avec Franprix, Carrefour, Monoprix, et Auchan avec qui on a débuté récemment. On a aussi notre site de vente en ligne, ‘Ankostore’. Aujourd’hui on est obligé d’arrêter de démarcher car on est en train de grossir. On travaille surtout sur la capacité de production.

🎙Comment communiquez-vous auprès des consommateurs et des distributeurs pour promouvoir vos produits ?

Aujourd’hui, les réseaux sociaux nous donnent une très grande force et une grande liberté. On a toujours tout partagé, sur comment on s’est construits, comment on a développé notre entreprise et comment se passe notre vie. On utilise les Ads mais on a jamais fait de publicité tv, on a fait des émissions TV (BFM business, LCI, la Matinale de Malherbe), puis on a gagné des concours qui nous ont donné une grosse visibilité et on a également participé à “Qui veut être mon associé” sur M6.

🎙Qu’est ce que vos produits ont de plus que les autres ? Pourquoi faut-il les goûter ? Et surtout, est-ce que ce type de produits existait avant ?

La grande différence des autres, c’est qu’aujourd’hui, des cornes de gazelles on en mangeait pratiquement que pendant l’Aïd, on allait les acheter au kilo ou on demandait à des amis de nous en faire. Aujourd’hui grâce à nos biscuits, on peut les acheter directement au supermarché dans un petit sachet que tu peux conserver pendant 9 mois et les garder dans ton placard pour les manger quand tu le souhaites et tu retrouves les saveurs. Le but est de faire découvrir les biscuits du monde entier et faire découvrir à nos clients des choses qu’ils ne connaissent pas et qu’ils n’auraient pas l’occasion de goûter autrement comme le biscuit brésilien par exemple.

Il faut les goûter pour comprendre les principes de Pap et Pille. En bouche, on retrouve les codes du biscuit original. Le plus connu aujourd’hui est le biscuit à la corne de gazelle.

Ce type de produit n’existait pas avant, personne ne faisait de la bille de biscuit.

🎙Qui sont les fondateurs de Pap et Pille ?

C’est moi, je suis Pap. Je suis né le 24 novembre 1985 avec un handicap physique. Très jeune, j’ai été trimballé d’hôpitaux en hôpitaux, pour subir plusieurs interventions chirurgicales, loin de ma famille. Heureusement celle-ci m’a beaucoup soutenu et ils m’ont toujours poussé à me dire que je n’étais pas différent. Et grâce à ça j’ai toujours eu une grosse ambition et aujourd’hui je me plait à être entrepreneur et avoir cette liberté de vie.

Fatiha est issue d’une famille très modeste de 10 enfants. Elle a toujours eu de grandes ambitions et voulait être médecin. Et elle a dû faire un compromis et être infirmière car elle n’avait pas les moyens de faire des études de médecine.

Avec notre parcours, on a décidé de ne pas se laisser abattre et on a voulu s’investir dans un projet auquel on croit quitte à tout mettre de côté et repartir à zéro.

🎙Avez-vous déjà levé des fonds ? Si oui, combien ?

Oui, dans l’émission “Qui veut être mon associé”. Avant ça, on avait déjà levé des fonds avec Anthony Bourbon, mais avec la crise sanitaire, le confinement, etc. ça a été très compliqué financièrement. Quand on a réussi à redémarrer avec un site de vente en ligne grâce aux personnalités qui nous ont aidés, on a eu besoin d’argent pour continuer et on a eu la chance d’être invités sur BFM Business dans la matinale. On a été présentés comme une pépite, on était en train de relancer notre business en ligne et on faisait de très bons chiffres et la présentatrice a beaucoup aimé l’idée. Et pendant l’émission, elle me dit qu’on devrait rencontrer Anthony Bourbon, le fondateur de Feed. Elle nous a donc mis en relation sans retour au départ. J’ai obtenu son numéro de téléphone mais je n’avais pas de réponse non plus. J’ai donc décidé de me faire passer pour un livreur chronopost en me rendant directement à son travail (j’ai bien sûr tout filmer). Je l’ai appelé mais il ne m’a pas répondu et il m’a rappelé en me demandant si j’étais le livreur Chronopost. C’est à ce moment que j’ai saisi ma chance et que je lui ai dit “oui, je suis le livreur”. Je lui ai remis le colis et lui m’a répondu qu’il n’avait pas commandé ça. Je lui ai alors dit, tu aimes le culot et c’est ce que tu défends. Je lui ai demandé 5 min de son temps. Il m’a alors demandé de m’asseoir et il est revenu 30 min après et m’a donné 15 min. Grâce à ça, il m’a présenté les gens qu’il fallait et on rapidement verrouillé la première levée de fonds à hauteur de 300K avec Anthony Bourbon.

Cet argent nous a servi à automatiser les lignes de production, à embaucher, à augmenter notre capacité de production, à nous structurer. On a aussi re-brandé la marque. Tout cet argent nous a vraiment aidé à avancer.

🎙On est beaucoup à vous avoir vu dans l’émission “Qui veut être mon associé” sur M6, et d’ailleurs bravo pour votre super passage ! Où en êtes-vous depuis l’émission ? Qu’est ce que cette expérience vous a apporté ?

Depuis l’émission, c’est de la folie ! Tout d’abord, cela nous a apporté un investisseur (Jean-Pierre Nadir), qui est très cool et très présent avec nous et qui distille très bien ses conseils, c’est quelqu’un de très bien et qui a une très grande expérience.

Ça nous a aussi apporté une énorme visibilité, c’est impressionnant. On nous reconnaît dans les magasins, on a du mal à y croire. On a reçu plus de 15 000 messages cette soirée-là et on à fait un chiffre d’affaires de plus de 100 000 euros en 2h. C’est complètement dingue ! Et le lendemain on a refait plus de 80 000 euros de CA. On s’est retrouvés avec du retard dans les livraisons avec cette hausse soudaine de commandes, mais les gens ont été très gentils et nous ont laissé du temps pour remettre tout ça en ordre et rattraper notre retard.

Ça nous a aussi apporté de la crédibilité pour faire passer les consommateurs à l’action. La télé a donné confiance à Pap et Pille et on a eu énormément de réseau grâce à ça. On a aussi rencontré Emmanuel Macron, qui nous a beaucoup aidés. Il a été un accélérateur pour nous. Il a structuré des équipes autour de nous qui nous ont aidé à nous développer. On a pu grâce à lui, se rendre à l’exposition universelle de Dubaï, ou avoir un stand au Goal Food avec Franck Riester, ministre du commerce extérieur et de l’attractivité. Ils nous ont aussi mis en lien avec toutes les équipes qui projettent à l’export. Le président de la république nous a aussi aidés dans les dossiers pour la création de la plus grosse usine de production.

🎙Quels sont vos plus gros challenges aujourd’hui ?

C’est de passer d’une production de 4,5 tonnes par mois à plus de 60 tonnes par mois d’ici quelques mois. C’est notre plus gros challenge aujourd’hui, et c’est aussi de garder tout ce flux de commandes, tous nos consommateurs.

🎙Vous êtes combien dans l’équipe ? Est ce que vous recrutez ?

Nous sommes aujourd’hui 9 et nous signons 1 CDI par mois en ce moment. On devrait être une quinzaine d’ici quelques mois. Et oui on recrute un COO, une Admin et des commerciaux, vous pouvez retrouver les postes directement sur LinkedIn.

🎙Si vous aviez la possibilité de revenir en arrière, que changeriez-vous dans le développement de Pap et Pille ?

Je changerais un truc, car à cause de moi on a perdu 30k euros, d’ailleurs Fatiha me le rappelle souvent haha 😆. J’ai commandé des packagings en trop grande quantité juste avant qu’on re-brande et le covid est arrivé donc on s’est retrouvé avec plein de trucs sous les bras, on a dû jeter beaucoup de choses ou les faire recycler. C’était une vraie galère et on a malheureusement perdu une belle somme. Et pour une startup 30k c’est énorme, surtout quand c’est un investissement personnel car au départ on s’est débrouillés seuls.

🎙Quelle est votre plus grande fierté aujourd’hui avec Pap et Pille ?

Pour moi c’est Fatiha, je redécouvre ma femme à travers l’entrepreneuriat. Je ne la pensais pas capable de faire ça , elle me donne énormément de force. Et recevoir des encouragements de tout le monde, ça nous fait tellement chaud au coeur. Beaucoup s’identifient à l’histoire de Pap et Pille.

🎙Qu’est-ce qui fait la force de Pap et Pille selon vous aujourd’hui ?

C’est justement notre histoire. On s’est battus et on a mis tout en œuvre pour faire valoir notre idée. Et la force aujourd’hui c’est ce que les autres nous renvoient, le fait qu’ils adhèrent à nos produits et qu’ils nous soutiennent en les achetant.

🎙Projetons-nous maintenant : Pap et Pille dans 2 ans ça donne quoi idéalement ?

J’ai beaucoup de mal à me projeter car je suis quelqu’un de très terre à terre. Je vis plutôt dans l’instant présent, mais si j’essaye de me projeter, j’aimerais avoir 2 usines qui tournent, embaucher un maximum de personnes et aider les autres entrepreneurs comme on nous a aidés nous. L’idéal c’est que d’ici 2 ans on soit rentrés dans les habitudes de consommation des clients.

🎙Quelles sont les prochaines grandes étapes pour vous ?

C’est augmenter la production, augmenter les équipes et bien continuer à tout structurer. Mais aussi sortir une douzaine de recettes qui sont en attente et qu’on hâte de vous faire découvrir. D’ailleurs en exclusivité, on a réussi à faire un biscuit chinois au sésame qui est absolument fabuleux, un biscuit du Pérou au maïs qui est très cool et à la pomme de terre, très surprenant.

🎙Y a-t-il une foodtech ou agtech dont vous admirez particulièrement le développement et pourquoi ?

J’ai vu, il n’y a pas longtemps dans un salon, un steak hyper bon et très moelleux qui était incroyable. C’est un agriculteur qui voulait trouver une solution pour réduire la consommation animale.

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FuturaGrow, l’accélérateur de lafoodtech lancé en partenariat avec Sodebo et Brioches Fonteneau.